94 – La Dalatie

PJ elfe dalatien

 

Entendez donc conter l’histoire de la grande Andrasté. Les shemlens l’appellent prophétesse, épouse de leur Créateur. Mais pour nous, elle est héroïne de guerre ; comme nous, c’était une esclave éprise de liberté. Nous avons rejoint sa rébellion face à l’Empire et nos héros ont péri à ses côtés, oubliés, sur les bûchers tévintides.

Mais nous sommes restés fidèles à nos prétendus alliés jusqu’à la fin de la guerre. Notre récompense : la Dalatie, une contrée dans l’Orlaïs méridionale. Ainsi commença la Longue marche vers notre nouvelle terre d’attache.

Halamshiral, « la fin du voyage », était notre capitale, érigée loin du joug des humains. À nouveau, nous pouvions oublier le passage incessant du temps. Notre peuple entreprit peu à peu de retrouver la culture et les traditions que l’esclavage nous avait volées.

Las, ce temps n’était pas voué à durer. La Chantrie nous envoya d’abord des missionnaires puis, lorsqu’ils furent expulsés, des templiers. Nous fûmes chassés d’Halamshiral, éparpillés. Certains se réfugièrent dans les cités des shemlens, dans le dénuement, guère plus tolérés que la vermine.

Nous autres avons suivi une voie différente : nous avons embrassé la nature, sans jamais nous arrêter assez longtemps pour attirer l’attention de nos voisins shemlens. Dans l’exil que nous nous sommes imposé, nous avons su entretenir les bribes de savoir et de culture qui nous avaient été transmises.

— « La fin de la Longue marche », d’après la tradition orale de Gisharel, Archiviste du clan dalatien Ralafeïrin.

 

PJ non dalatien

 

On oublie trop souvent que quand la sainte Andrasté exhorta les opprimés à se soulever, les elfes furent les premiers à lui répondre.

Les plus humbles esclaves de l’Empire devinrent son avant-garde, et lorsque vint la victoire, ils en récoltèrent les fruits : une contrée, dans le sud de l’actuelle Orlaïs, nommée Dalatie.

Ce fut un grand exode d’elfes pour rallier leur nouveau foyer – leur « terre d’attache » comme ils l’appellent aujourd’hui – à travers océan, désert et montagnes. Leur cité, la première en leur nom depuis la mythique Arlathann, était appelée Halamshiral. C’était pour les elfes l’avènement d’un nouvel âge.

Mais l’ancienne ère eut tôt fait de les rattraper. En leur cité sylvestre, les elfes s’en revinrent à leurs dieux immémoriaux et muets. Ils cultivèrent un isolationnisme de plus en plus marqué, jusqu’à poster en faction des Chevaliers d’émeraude qui gardaient jalousement leurs frontières en refoulant toute tentative de lien commercial ou diplomatique. De sombres rumeurs commencèrent à circuler dans les terres voisines de la Dalatie, des rumeurs de sacrifices humains aux dieux elfiques.

Puis survint l’attaque des elfes sur le village sans défense d’Aunevermes. La Chantrie répliqua par la Marche exaltée sur les Dalatiens, qui mit un terme à l’ère du royaume elfe. L’on rasa Halamshiral, l’on en chassa les elfes qui, éparses, ne durent leur survie qu’à la charité d’autrui.

— Tiré de « Férelden : folklore et Histoire » de sœur Pétrine, érudite chantriste.

La Couronne de Cuivre