71 – Hiérarchie chantriste

La Divine est le chef attitré de la Chantrie, bien que depuis le schisme entre Val Royeaux et l’Empire tévintide, il existe de facto deux Divins simultanément : une femme que l’on appelle officieusement la Divine blanche, qui siège à la Grande Cathédrale de Val Royeaux, et le Divin noir, un homme qui trône dans la Flèche d’argent de Minrathie.

Ni la Divine, ni le Divin n’acceptent de reconnaître l’autre et les noms officieux passent pour sacrilèges. Homme ou femme, on appelle toujours un Divin « votre Sainteté » ou « votre Perfection ». Juste après les Divins viennent les Grandes prêtresses. Chacune préside sur de nombreuses chantries et représente la plus haute autorité religieuse à l’échelle régionale. Elles se rendent à Val Royeaux lorsque le Collège des prêtresses tient assemblée, mais restent la plupart du temps au poste qui leur a été attribué. Il convient de s’adresser à une grande prêtresse par « votre Grâce » ou « votre Excellence ».

Vient ensuite la mère (ou, dans la Chantrie impériale, le père). Si une mère se voit confier une chantrie donnée, le terme « Révérende » est antéposé à son titre. Il s’agit là des prêtresses responsables du salut de leurs fidèles. Une mère ou Révérende mère est appelée « votre Révérence ».

Frères et sœurs forment le tout-venant de la Chantrie. Ils sont répartis en trois groupes principaux : confirmés, initiés et prêtres. Les confirmés sont les frères et sœurs convers de la Chantrie, les petites gens qui se sont tournés vers la foi pour y trouver le secours. Ce sont souvent des individus qui ont mené une vie difficile ou impie et ont choisi de vivre en reclus, voire des orphelins et autres infortunés qui ont été élevés au sein de la Chantrie. Les confirmés s’occupent de la Chantrie en échange d’une vie de méditation et de tranquillité, loin de toute indiscrétion.

Seuls ceux qui prononcent leurs vœux deviennent initiés. Il s’agit là d’hommes et de femmes qui étudient, qui les sciences de l’esprit, qui les disciplines martiales. Tous les initiés reçoivent une éducation académique, mais seuls ceux qui souhaitent devenir templiers apprennent à combattre.

Véritables érudits de la Chantrie, les prêtres ont voué leur vie à la poursuite du savoir. On les trouve souvent dans les archives, à superviser les bibliothèques et autres dépositaires de savoir ancestral. Les plus âgés de ces prêtres, à qui l’on confie de telles archives, portent le titre de « doyen », bien qu’un tel rang reste inférieur à celui de mère. Tous les autres frères et sœurs sont appelés en antéposant leur titre à leur nom, par exemple « frère Génitivi ».

Il est à noter en outre que le tutoiement est de mise au sein de la Chantrie ainsi qu’envers autrui, indépendamment de son rang et de son origine ; car aux yeux de la Chantrie, nous sommes tous frères et sœurs. Il reste néanmoins conseillé de vouvoyer les chantristes, sous peine de devenir immédiatement candidat à un prosélystisme effréné.

— Extrait d’un guide ambassadeurs riveniens.

La Couronne de Cuivre