64 – Apostat

Il n’est pas rare que le néophyte, sans doute induit en erreur par les déclarations fallacieuses de la Chantrie, confonde apostats et maléficiens. Or si un apostat est souvent maléficien, ce n’est pas toujours le cas. Un maléficien est un mage qui emploie les arcanes interdits tels que la magie du sang et l’invocation des démons, tandis que par apostat, l’on désigne simplement le mage qui échappe à la gouverne du Cercle des mages, et donc de la Chantrie. Ils sont traqués par les templiers et, bien souvent, se tournent vers les arcanes interdits pour survivre, mais il serait mensonger de dire que tous les apostats commencent ainsi.

Historiquement, il existe deux types d’apostats : les mages qui ont quitté le Cercle, et ceux qui n’en ont jamais fait partie. Parmi ces derniers figurent notamment les « rebouteux », ces individus dotés de facultés magiques qui vivent dans les contrées reculées et suivent une tradition magique différente de la nôtre. Certains ne sont pas même au fait de leur nature : leurs facultés latentes peuvent s’exprimer de diverses façons que le rebouteux peut attribuer, qui à sa foi, qui à sa volonté, qui à une entité distincte. Certaines de ces traditions sont transmises de génération en génération, comme c’est par exemple le cas pour les prétendues « sorcières » des sauvages chasinds ou encore les « chamans » des barbares alvars.

Quelle que soit la provenance de l’apostat, la Chantrie ne fait aucune distinction : les templiers le traquent systématiquement pour faire régner l’ordre, ce qui dans la grande majorité des cas passe par son exécution. Si pour quelque raison impérieuse le mage doit rester en vie, il subit alors le Rite de l’apaisement. L’approbation du Cercle des mages n’a ici aucune valeur : c’est ainsi, voilà tout.

–Extrait du « Bon distinguer des récurrences » de Halden, Premier enchanteur d’Osterburg, 8:80 des bontés.

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