324 – Brisé

Le rituel était très spécifique, comme de coutume pour pareilles pratiques. Le torse, la tête et les membres sont placés aux quatre coins des Tréfonds pour empêcher les créatures de revenir. Ils sont semble-t-il morts durant les mutilations, mais nous pouvons terminer l’ouvrage à leur place. Je ne suis pas au fait des rituels elfiques – pourquoi le serais-je ? – mais le reste semble évident.

— Façonneur Axus

(Annotations en marge)

Je n’ai même pas vu ce monstre. Moi je dis un bon coup d’épée et c’est réglé.

Au diable toutes ces bondieuseries.

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Le rituel est peut-être humain plutôt qu’elfique. Qu’importe, les indications restent claires. Placer le torse, la tête et les membres en sac puis les disperser. Ma foi, si c’est cela la magie, c’est à la portée du premier venu.

— Façonneur Axus

(Annotations en marge)

Ce n’est pas à un guerrier de s’en charger ! Le sac à qui fait le premier trou !

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(Une page arrachée relative a un rituel d’origine indéterminée)

Couper le corps en parties distinctes, largement espacées afin que nulle vie ne se manifeste, que nul pouls ne batte. Ainsi, la bête peut subsister une éternité durant, tandis que le savoir disparaît et que ses poursuivants reprennent le cours de leur vie.

(Annotations en marge)

J’avais tort ! Rien d’elfique ! Les chasseurs ne l’ont pas tué. Il s’est laissé découper ? Garder les morceaux éloignés, certainement. Loin du cœur.

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Le texte est logiquement illisible, mais son sens surgit dans votre esprit comme si on vous le murmurait :

Les membres ne sont que chair.
Le torse, un vulgaire réceptacle.
La tête, à peine utile.
Le cœur, séparé, conserve la vie.
Le cœur, loin de la lame, peut revivre.
Le cœur attend, dans l’Immatériel.

— Inscription grossière, auteur inconnu

La Couronne de Cuivre