311 – La clé de la cité

Vos inquiétudes ne sont pas sans fondement, mais l’Assemblée s’est montrée claire : l’espace occupé par le thaig occasionne un surcoût, mais sa fonction mérite bien ces frais. les statues des Hauts doivent constituer le cœur du Panthéon des Héros. Nul autre placement n’est aussi à même de profiter aux intérêts nains. Ce sera là le premier panorama qu’Orzammar offrira aux ambassadeurs de la surface, un hommage fait à la fois à nos ancêtres vivants, mais aussi à la Pierre dont nous sommes issus. Ils doivent en voir l’œuvre avant de pouvoir envisager la complexité de sa forme brute.

Le Panthéon doit en outre servir un deuxième rôle, celui de dernière vision s’offrant aux frères qui nous quittent. Ceux qui choisissent de partir doivent le faire sous le regard accusateur de leurs ancêtres, pour leur rappeler qu’ils faillent à leur devoir et qu’ils en paieront le prix. Nous encouragerons ainsi le commerce tout en établissant clairement que qui part trop loin revient étranger de la Pierre.

— Extrait d’un rapport de la commission de zonage de l’Assemblée

Conformément à l’ordonnance 5-la, nul nain de caste indéterminée n’est autorisé à commercer dans le Cornal roturier. L’ordonnance fut ultérieurement amendée pour établir que la possession et l’exploitation d’étal ou d’échoppe est réservée aux membres des maisons recensées et homologuées, issus d’au moins trois générations d’ancêtres attestées. L’achat au détail de biens ou de services auprès d’un étal ou d’une échoppe homologué ne tombe pas sous le coup de cette ordonnance et est laissé à la libre appréciation du commerçant.

Vous comprenez sans nul doute la nécessité d’exercer un contrôle qualitatif strict sur tous les biens et services qui transitent par Orzammar, d’autant que nous nous évertuons à encourager les investissements étrangers. Les critères qualitatifs des Taudis et du marqué-moyen ne sauraient convenir, aussi ne pouvons-nous accéder à votre demande de permis commercial.

— Extrait d’un jugement rendu par le Conseil commercial de l’Assemblée (motif : Aux secondes mains de Midal).

Sachez que vos privilèges n’ont été que suspendus et non abolis, à contrecœur encore. L’Assemblée a le sentiment que la sainteté de la Lice a été récemment bafouée. Il s’agit là d’un tournoi réservé aux gentilsnains, d’une démonstration du talent de nos futurs généraux et vétérans respectés. Elle a pour vocation d’inspirer, de rappeler aux basses castes que la hiérarchie n’a rien d’arbitraire. Nous reconnaissons l’utilité d’une tribune servant à régler les dettes d’honneur et concédons que la défaite occasionnelle d’un noble peut servir d’apaisement, pourvu que ce soit face à l’un de ses pairs et que la joute fasse l’objet d’un arbitrage idoine. Étendre ses pratiques aux basses castes se révélerait non seulement dangereux, mais aussi barbare. Nous avons constaté les troubles qu’un combattant non autorisé pouvait suscité (cf. l’irruption de cette marquée), aussi convient-il de décourager à tout prix ce genre d’incidents.

— Tiré d’une notification de blâme à propos de la gestion de la Lice

Il a été convenu qu’aucune règle de procédure n’avait été explicitement enfreinte, mais cinq jours d’obstruction parlementaire encourent néanmoins un blâme. Nous avons envisagé pendant une séance entière la division des propriétés de la maison Gorosmote et jugé nécessaire que son domaine au sud soit saisi. Attendu que la naissance du jeune Keid nécessite son élévation au statut noble et que la famille d’un noble ne saurait vivre dans les Taudis, c’est au père qu’il incombe de loger ladite famille. Or il est impossible de créer une nouvelle propriété dans le Cornal adamant sans compromettre l’intégrité structurelle du thaig.

Nous reconnaissons que le commentaire du seigneur Dace était malvenu selon lequel « si le seigneur Gorosmote ne voulait pas un nouvel héritier, il n’aurait pas dû chercher une concubine dans les Taudis » : mais la procédure idoine de résolution par Lice a été suivie. Chaque partie étant convenue d’accepter sa rétraction, l’affaire est considérée non afférente et classée.

— Extrait d’un jugement rendu par le Conseil commercial de l’Assemblée (motif : placement du clan Duncoat).

Vos efforts ont été exemplaires, mais ces cartels autoproclamés doivent se soumettre à l’Assemblée et mettre un terme à leurs perturbations, leurs revendications sociales étant jugées irrecevables. Nous vous conseillons d’affirmer qu’il serait simple d’effectuer une rafle ou plus simple encore de leur retirer tout accès aux infrastructures. Une brèche du tunnel serait des plus fâcheuses, mais le gouvernement a pour politique de ne jamais traiter avec les activités de type cartel. La répression de certains éléments de notre société a ceci d’utile pour notre économie qu’elle offre un surcroît de main-d’œuvre bon marché. Elle favorise également le recrutement de la Légion des morts, seule perspective de rédemption partielle mais homologuée et élément indispensable de notre défense en berne. Que des criminels créent leur propre hiérarchie et ce modèle en pâtit.

Toute pierre a une face qui ne peut être taillée, un côté qui doit reposer au sol. Ce qu’ils appellent Taudis nous est nécessaire, même si nous vous déconseillons de leur en faire part au cours des négociations. Nous avons une totale foi en vous, capitaine… (Le reste est illisible car taché de sang.)

— Extrait d’une directive confidentielle de l’Assemblée à propos de la prolifération des cartels.

La Couronne de Cuivre