229 – Lettre de quelqu’un à Hautecime

Chère Heather,

Comment vas-tu ? Comment vont père et mère ? Je ne sais pourquoi je te pose la question : voilà bien des années déjà que je ne me sais fille ni de l’un ni de l’autre. Tu es désormais ma seule parente et je rends grâce au Créateur que tu aies eu la bonté et le courage de continuer à m’appeler sœur.

Mon cœur bondit à la nouvelle de tes prochaines épousailles. J’ai bien l’impression que tu as trouvé beau parti : si jeune et déjà propriétaire terrien ! Bientôt, tu fonderas ta propre famille. Oh, Heather, comme je t’envie !

Mais peut-être n’aurai-je plus guère longtemps à t’envier. Nous appelions de nos vœux quelque chose – quoi que ce fût – et voilà que sous mes yeux, les barreaux de la prison commencent à s’écarter. Les miens ont été victimes de trop d’injustices pour que le Créateur laisse pareil crime impuni. Le vent du renouveau souffle sur la tour, je le sens. J’en suis à la fois excitée et terrifiée.

Je ne sais quand je pourrai à nouveau t’écrire, ma chère sœur, mais n’aie crainte : si tout se passe bien, nous pourrons nous passer de lettres, car tu me trouveras sur ton propre palier !

Avec toute mon affection, Gwynlian

La Couronne de Cuivre