223 – Journal de Treyan

21 ferventis – J’ai remarqué Gorim qui courait en tout sens pour apprêter l’armure de cérémonie de mon frère. Je le hélai pour lui demander comment avançaient les préparatifs : il me répondit que l’un des protège-bras était terni. Son dévouement m’impressionna fort. Il est d’une grande loyauté envers notre famille.

23 ferventis – En me rendant auprès de Père pour débattre du traité, je rencontrai un messager qui patientait dans la cour. Sommé de décliner l’objet de sa présence, il révéla à contrecœur qu’il avait un cadeau destiné au « nouveau commandant » et me demanda, non, m’implora, de transmettre à ma sœur quelque colifichet. Moi ! L’héritier du trône d’Orzammar ne fait pas les basses besognes d’un coursier ! Sans doute n’était-il pas rôdé à son labeur. Je le fis expulser, mais je fulmine encore de son outrecuidance.

J’appris plus tard que Bhelen avait enjoint au messager d’attendre mon arrivée pour solliciter mon entremise. Pareils tours pendables ne siéent pas à un prince d’Orzammar. Il doit mûrir et prendre conscience des responsabilités que lui intime son rang.

24 ferventis – Ce matin, je surpris une fois encore la petite… camarade de Bhelen qui rôdait dans les couloirs près de sa chambre à coucher. Nul doute qu’elle était en quête d’un objet à voler, si ce n’était déjà fait. Son corsage semblait plus rebondi que la plupart des demoiselles dignes de ce nom. Cachait-elle dessous des joyaux ? Quoi qu’il en fût, je fis mine de ne pas l’apercevoir pour m’éviter un inconfort. Si Bhelen tient tant à l’entretenir, il serait bien avisé de la tenir cloîtrée en ses appartements. Mon jeune frère accorde trop d’importance aux frivolités et trop peu à ses devoirs de prince. Je dois veiller à lui inculquer la discipline lorsque j’en aurai le temps. Las, les nombreuses tâches que Père m’a confiées ne m’en laissent guère.

26 ferventis – Penser à envoyer quelque modeste gage de gratitude à Jaylia Helmi. Il convient d’entretenir l’alliance entre Helmi et Aeducan. Dame Jaylia acceptera fort évidemment ma demande, puisque je suis voué au trône, mais un semblant de politesse n’est jamais superflu. J’ai ouï dire que des surfaciens vendaient des soieries en notre sein ; peut-être enverrai-je mon second en acheter. Couleur préférée de Jaylia : turquoise.

28 ferventis – Le bruit court qu’une Lice se tient en l’honneur de notre frère. Moi, l’héritier, pour ma première investiture, je n’eus pas cet honneur ! Que dois-je en conclure ? Il me faut assister à cette Lice pour imposer ma présence. Orzammar ne doit pas oublier que le trône me revient.

— Tiré du journal de Treyan Aeducan.

La Couronne de Cuivre