214 – Le premier Enclin – chapitre quatrième

Constitués à la forteresse de Weisshaupt dans les Anderfels, les Gardes des ombres offrirent à l’humanité de l’espoir en son heure la plus sombre. Ces vétérans, forts de décennies à combattre les engeances, prêtèrent serment de mettre tout en oeuvre pour endiguer l’avancée des ténèbres qui avaient envahi la contrée. Ces vaillants humains, elfes et nains mirent en commun leur savoir de l’ennemi et se dressèrent d’une seule voix pour arrêter le carnage de l’archidémon.

Et leurs efforts furent couronnés de succès. Les ménestrels évoquent aujourd’hui encore la bataille de Nordbotten, première charge des Gardes des ombres à raison d’un pour 10 ou 20 engeances. Ces escadrons de Gardes des ombres, montés sur leurs puissants griffons, qui s’élevaient dans les cieux voilés pour affronter le terrible archidémon à coups de lances et de sorts…. Quel spectacle ce devait être !

Contre toute attente, les Gardes des ombres remportèrent cette première bataille. Ils levèrent les bras en signe de triomphe, et soudain l’espoir revint. Un siècle durant, ils menèrent le combat contre les hordes de l’archidémon Dumat, à la tête des résistants humains et des rares nains survivants, à perdre et gagner tour à tour du terrain sans jamais baisser les bras. Partout en Thédas, ils recrutèrent quiconque avait le talent et la force de lever haut la bannière des Gardes des ombres, qu’il fût esclave elfe ou noble humain ; enfin, près de deux siècles après l’essor de l’Ancien dieu, les Gardes des ombres levèrent les armées des hommes et des nains pour la bataille des Champs silencieux, qui vit la chute de Dumat. Le premier Enclin venait de prendre fin.

L’Empire tévintide allait bientôt connaître une autre épreuve en la personne de la prophétesse Andrasté. L’Enclin finit par ne plus être qu’un lointain souvenir. Privées de Dumat, les engeances ne passaient plus pour une menace ; ce qui, rétrospectivement, était bien malavisé. Le labeur des Gardes des ombres était loin d’être terminé.

— Tiré de « Ainsi tomba Thédas » de frère Génitivi, érudit chantriste.

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