202 – Histoire de la Chantrie – chapitre deuxième

Lorsque la prophétesse Andrasté et son époux Maférath prirent le commandement de leur horde barbare, le sud de Tévinter tomba en proie au chaos. L’Empire avait repoussé chaque invasion de par le passé, mais il avait perdu la protection de ses dieux, son armée était exsangue et ses terres venaient de subir les ravages de l’Enclin. Les fidèles voient souvent dans cette invasion survenant à point nommé un autre miracle du Créateur dans la campagne d’Andrasté pour propager Son nom divin.

Car Andrasté était plus que la femme d’un seigneur de guerre : c’était aussi la fiancée du Créateur. Envoûté par la beauté de ses mélopées lorsqu’elle priait les cieux de ses chants, le Créateur Lui-même était apparu devant Andrasté pour lui offrir de Le suivre en laissant derrière elle l’imperfection de l’humanité. Dans sa sagesse, Andrasté avait imploré le Créateur de revenir à Son peuple et de créer le paradis dans le monde des hommes. Le Créateur avait accepté, à la seule condition que le monde entier abandonne l’adoration des faux dieux et accepte les commandements divins du Créateur.

Forte de sa foi inébranlable envers le seul dieu véritable, Andrasté entama la Marche exaltée sur l’Empire moribond. L’un des commandements du Créateur – « la magie doit servir l’homme et non l’asservir » – gagna à Sa cause les opprimés de Tévinter, sous le joug des inquisiteurs.

L’annonce de la Marche exaltée d’Andrasté, de ses miracles et succès militaires, se répandit aux quatre coins du pays. Les Tévintides qui avaient renié les Anciens dieux buvaient les paroles du Créateur. Les masses de citoyens en émoi qui mettaient à sac les temples agissaient désormais au nom du Créateur et de Sa prophétesse Andrasté. Peu à peu, Maférath gagnait de ses armes le sud de Tévinter ; Andrasté, de ses paroles, les âmes des habitants.

Il est dit que le Créateur nous sourit à la bataille des Champs valériens, durant laquelle les forces de Maférath défièrent et pourfendirent la plus grande armée que Tévinter était en mesure de lever. Les marches sud du puissant Empire étaient désormais à la merci des barbares. Le culte du Créateur, aiguillonné par pareils miracles, menaçait de faire tomber l’Empire.

Bien évidemment, le cœur humain est plus puissant que la meilleure des armes ; blessé, il est capable des pires veuleries.

— Tiré de « Ainsi tomba Thédas » de frère Génitivi, érudit chantriste.

La Couronne de Cuivre