194 – Méditations et odes aux abeilles

Ô toi ma chère et tendre invitée des cytises,
Iarles de mes roses, de mon jardin la muse,
Daigne de ton servant accepter les excuses
Pour cette indigne offense qui ce jour fut commise.

Je ne saurais troubler la belle qui courtise
Le pistil accueillant de ma présence intruse,
De ma main scélérate. Et la belle s’amuse,
Après s’être vengée de ma basse traîtrise.
Jamais je n’aurais dû ici faire cueillette
Pour ma mie de ces fleurs qui m’ont tourné la tête.

Ô ma douce mielleuse, je les rends de bon gré !
Qui vient un jour flâner parmi les plates-bandes,
Qu’il se garde surtout d’être mis à l’amende :
Les jardiniers du cru ont le dard acéré.

— Anonyme

La Couronne de Cuivre