161 – Les Enclins

Ma chère Anika,

Ne nous soucions pas de l’Assemblée : laissons les nobles conférer et se chamailler sur les maisons et les thaigs les plus importants. Ainsi, ils ne cèdent pas à la panique, ce qui serait assurément le cas sinon, aussi n’est-ce là qu’un moindre mal. La guerre est le commerce des guerriers.

Il me paraît que l’ennemi change de stratégie, si tant est qu’il en avait une hormis tout détruire sur son passage. Des semaines durant, leur nombre a paru diminuer. Nous commencions à croire que nous allions bientôt en venir à bout ; mais nous nous trompions lourdement. En ce jour, nous avons rencontré le gros de leur effectif. Les mots me manquent pour le décrire, Anika. Jamais je n’avais encore vu tant de mort en un même lieu : des engeances en nombre qui dépassait l’entendement, et au cœur de la horde un énorme animal, grand comme le palais d’Orzammar, au souffle de feu. Un Haut des engeances, peut-être, car elles semblaient le traiter avec déférence.

Elles s’apprêtaient à partir, à emprunter les puits de mine qui mènent à la surface. Mais à les voir, j’ai su qu’une fois le là-haut dévasté, elles nous reviendraient.

— Tiré des « Lettres du Haut Aeducan »

La Couronne de Cuivre