159 – Les terres sauvages de Korcari

Il est dit qu’au milieu de l’Ère des ténèbres, lorsque les garous terrorisaient Férelden en nombres tels qu’ils confinaient chez lui tout fermier, un chien devant sa porte, un puissant iarl des tribus alamarri se fit fort de mettre un terme à cette menace. Il affirmait que les loups-garous utilisaient la sombre forêt bordant au sud la vallée de Férelden – forêt à laquelle son comté était attenant – pour lancer leurs assauts nocturnes sur l’humanité.

20 années durant, ce iarl sonda les entrailles de la forêt à la tête d’une armée de guerriers et de chiens. Dans sa quête des garous, il extermina non seulement tous les loups qu’il rencontrait, mais aussi tous les Chasinds, sauvages de la forêt, prétextant que chacun pouvait renfermer un démon et donc être un garou déguisé. 20 années durant, la forêt retentit de hurlements et les rivières charrièrent le sang.

Les récits affirment qu’une vieille femme chasind, trouvant ses enfants passés par le fer du iarl, se jeta à son tour sur son fer tout en maudissant son nom. De la terre où coula son sang, une brume s’éleva alors, qui se répandit jusqu’à envelopper toute la forêt. L’armée du iarl perdit son chemin et, selon les versions du récit, y mourut ou continue aujourd’hui encore à y errer. Les ruines de son comté se dressent encore, peuplées par les fantômes des femmes qui attendent à jamais le retour de leur époux.

La forêt dont fait état la légende est bien sûr celle de Korcari. Comme le veut l’adage, cette grande forêt du sud a inspiré autant de légendes qu’elle compte d’ombres. Les Chasinds en ont fait leur foyer depuis que l’humanité a posé pied en ces lieux, et les terres sauvages s’étendent à perte de vue vers le sud, défiant les cartographes. Les brumes dissimulent de vastes étendues glacées, bordées de montagnes couronnées de neige. C’est là une terre trop froide pour que l’homme y survive ; pourtant, les Chasinds parviennent tant bien que mal à y habiter et font état d’horreurs que les habitants des basses terres ne sauraient imaginer.

Pour la plupart, ce sont les terres sauvages de Korcari qui définissent la limite de Férelden. Passé les grands arbres, les marais et les monstres, il n’est rien d’autre.

— Extrait de la « Terre des sauvages » de Mère Ailis, érudite chantriste, 9:18 du dragon.

La Couronne de Cuivre