155 – La légende du Titan

L’Empire tévintide a le bras long.

Jadis, du temps où les tribus barbares des Claynes dominaient encore la contrée, il s’étendit jusqu’en cette sylve. Les inquisiteurs tévintides affrontèrent de leur terrible magie les Claynes, bien décidés à conquérir leurs terres pouce par pouce. L’inquisiteur Harach dépêcha en cette forêt une armée conduite par Alaric, son ami et général. Pour lui, Harach avait fait forger un ensemble d’armure exceptionnel, imbu de lyrium et de sa propre magie du sang, qu’il avait nommée Titan en hommage aux invincibles golems géants qui gardent les portes de Minrathie. Ainsi équipé, Alaric remporta moult victoires sur les Claynes.

Ce fut de l’intérieur qu’arriva la défaite. Les propres lieutenants d’Alaric se liguèrent contre lui, jaloux de la faveur que lui témoignaient les inquisiteurs et résolus à s’emparer de l’armure Titan. Alaric périt, puis tout successeur qui héritait de l’armure. L’avant-poste tévintide finit ainsi par succomber à ces rivalités intestines. Furieux, l’inquisiteur Harach se rendit en personne à l’avant-poste et tua les trois lieutenants survivants.

Cependant, les Claynes s’amassaient pour prendre d’assaut l’avant-poste. Le chef barbare des Claynes convoitait lui aussi l’armure mythique ; malgré tout le pouvoir dont jouissait Harach, il n’était pas de taille contre la horde barbare. Harach consacra alors ce qu’il lui restait d’énergie vitale à lancer un sort de magie du sang pour inviter des démons à prendre possession des trois lieutenants défunts, ainsi que de son propre corps sans vie. Ces revenants dissimulèrent les morceaux de l’armure Titan et les barbares eurent beau mettre à sac l’avant-poste, leur chef ne retrouva ni l’armure, ni les revenants.

La légende de l’armure Titan suscite aujourd’hui encore les convoitises de bien des aventuriers, qui s’aventurent au plus profond de la forêt de Bréciliane… pour ne jamais en revenir.

— Tiré de « Férelden : folklore et Histoire » de sœur Pétrine, érudite chantriste.

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