143 – Politique d’Orzammar

Il est dangereux de se méprendre sur la caste d’un nain, mais plus dangereux encore de faire erreur sur ses alliances parmi les maisons nobles d’Orzammar. Tout un chacun dans la cité est allié avec quelqu’un, que ce soit par le sang ou la parole. Les nobles ne se livrent pas eux-mêmes au commerce, car c’est là la tâche de la caste marchande, mais ils servent de mécènes. Ils investissent, qui dans une échoppe, qui dans le travail d’un artisan, pour ensuite récupérer une part des bénéfices ainsi qu’un pourcentage du crédit. Marchands comme guerriers ont fort à gagner d’avoir un mécène prestigieux.

La répartition des pouvoirs entre les différentes maisons fluctue en permanence; la maison noble détentrice du trône tient généralement le haut du pavé, mais en deçà, les choses se compliquent. Les maisons s’allient par mariage. Elles gagnent en rang et en prestige lorsque des combattants qui leur sont loyaux ou appartiennent à leur famille gagnent une Lice, lorsque des artisans qu’elles financent ont un succès critique ou commercial. L’ampleur du pouvoir conféré ce faisant est telle qu’il n’est pas rare que des Lices se tiennent pour déterminer qui a les meilleurs forgerons de boucles de ceinture, qui a les serviteurs les plus polis. Il n’est pas non plus extraordinaire de voir deux marchands débattre avec véhémence du mécène le plus reconnu, car la stature du mécène fait la stature du protégé.

C’est à l’Assemblée, où siègent les représentants de chaque maison appelés dashyrs, que ces jeux de pouvoir sont les plus évidents. Même si en théorie, c’est le roi qui gouverne Orzammar, il est élu par l’Assemblée, aussi s’évertue-t-il en permanence à conserver le soutien des dashyrs. Un roi impopulaire auprès de l’Assemblée n’a que peu de chances de voir son fils lui succéder. Le trône est alors confié à une autre maison.

— Extrait de « À la poursuite du savoir : pérégrinations d’un érudit chantriste » de frère Génitivi.

La Couronne de Cuivre