141 – Maison Aeducan, Bouclier d’Orzammar

L’Assemblée n’a jamais été aussi unanime pour nommer un Haut qu’elle le fut pour le Haut Aeducan. Nul ne contesta la motion et il n’y eut qu’une seule abstention. C’était un nain à la vertu incontestable, favori flagrant des ancêtres.

Mais à en croire une rumeur qui circule en la famille Aeducan, son Haut était profondément troublé. Sujet à des accès de mélancolie et de doute, à jamais insatisfait de ses efforts pour préserver Orzammar, il mourut affligé de ne pas avoir pu sauver les thaigs périphériques.

Avant d’être promu Haut, il n’était guère notable. Les mémoires nous enseignent qu’il n’avait jamais participé à une seule Lice, qu’il n’avait jamais cherché à s’élever au-dessus de sa caste guerrière. Les années précédant le premier Enclin, il les avait passées à réprimer les échauffourées dans les Tréfonds, à en déraciner les bandits de la surface, à mener une vie humble avec sa femme et ses filles.

Mais quand éclata l’Enclin, Orzammar se retrouva au milieu d’une violente guerre intestine dans laquelle la majeure partie de la caste guerrière fut impliquée : à la nouvelle des attaques, chaque grande maison exigea que l’armée fût envoyée défendre son thaig, chacune refusant de céder du terrain pour la sécurité des autres. L’Assemblée était à ce point dans l’impasse que les engeances purent avancer sans opposition jusqu’aux portes d’Orzammar.

Au milieu du chaos, Aeducan assuma à contrecœur le commandement des armées. Il demanda aux mineurs de saper les tunnels envahis, aux forgerons de leur fournir des armes, sans tenir aucun compte de l’Assemblée et des nobles. C’est grâce à son initiative qu’Orzammar échappa à l’annihilation. Pour son insubordination, il fut nommé Haut.

Pourtant, il a toujours vu la défaite dans ses actes.

— Extrait de « La maison Aeducan, d’Orzammar » de Gertek l’érudit.

La Couronne de Cuivre