109 – Les Chasinds

Les « sauvages » chasinds vivent dans les terres sauvages de Korcari depuis que les premières guerres avec les Alamarri les ont poussés vers le sud il y a de cela un millénaire. Selon leur propre culture, ils ont de tout temps été un peuple sylvicole capable de s’adapter rapidement à tout changement d’habitat. Les marais sont riches en gibier et poissons, aussi les Chasinds ont-ils prospéré.

Il fut une période où ces derniers, ainsi que les Alvars des collines, représentaient une réelle menace pour les basses terres du nord. L’Empire tévintide nouvellement arrivé parvenait à grand- peine à réprimer les vagues d’invasions au sud et à l’ouest. La forteresse d’Ostagar fut construite à l’orée de la forêt, à la fin expresse de surveiller les incursions des hordes chasinds. Il fallut attendre le début de l’Ère des Divines pour voir le légendaire guerrier Hafter triompher des Chasinds et mettre ainsi un terme à leurs revendications sur les basses terres.

Aujourd’hui, les Chasinds passent pour pacifiques, même si leurs us et coutumes nous semblent fort primitifs. Ils ont érigé d’étranges huttes dans les terres sauvages de Korcari, construites sur des pilotis voire encastrées dans la canopée. Ils se peignent le visage et se divisent en petites tribus gouvernées par des chamans, à l’instar des Alvars. Bien des récits font état de « sorcières des terres sauvages » qui leur auraient enseigné la magie, des sorcières qui inspirent tout autant la terreur que l’admiration et la gratitude, même si rien n’atteste leur existence. Dans toutes les tribus, un même nom est révéré plus que tous les autres : celui de Flémeth, la plus fameuse sorcière des terres sauvages.

Il est pour ainsi dire impossible de déterminer le nombre actuel de Chasinds dans les terres sauvages, mais les rares voyageurs qui traversent les forêts font état de ce peuple jusque dans les déserts gelés pourtant invivables à l’extrême sud. Gageons que si les Chasinds parvenaient un jour à s’organiser à nouveau, nous aurions tout lieu de les craindre en Férelden. C’est à nos risques et périls que nous nous voilons la face.

— Tiré de « Férelden : folklore et Histoire » de sœur Pétrine, érudite chantriste.

La Couronne de Cuivre