108 – Calendrier de Thédas

Pour la majorité des honnêtes gens, les détails de notre calendrier n’ont guère d’importance et ne leur servent qu’à savoir quand auront lieu les Chavandes, quand il faut s’attendre à ce qu’il neige et quand les récoltes doivent prendre fin. La nomenclature des années n’est utile qu’aux historiens et aux percepteurs ; d’ailleurs, rares sont ceux qui pourraient dire pourquoi notre ère actuelle est celle du dragon.

Nous sommes en 9:30 du dragon, trentième année de la neuvième ère depuis le couronnement de la première Divine chantriste.

Chaque ère dure précisément 100 ans et le nom de la suivante est choisi lors de la 99e année. Les érudits de Val Royeaux conseillent alors la chantrie selon les augures qu’ils ont observés et les autorités chantristes délibèrent des mois durant sur ces recherches, avant que la Divine n’annonce le nom de l’ère imminente. Il s’agit, dit-on, d’un présage de ce que sera le sort de Thédas au cours du siècle suivant.

L’ère actuelle ne devait pas être celle du dragon. Dans les derniers mois de l’ère des bontés, la chantrie se préparait à annoncer l’ère du soleil, symbole de l’Empire orlésien en pleine expansion dans le sud de Thédas et contrôlait à la fois Férelden et l’actuel Névarra. Ce devait être la reconnaissance de la gloire impériale orlésienne.

Mais à la veille de la bataille de la Dane, point critique de la rébellion en Férelden, un singulier évènement se produisit : un dragon-sire prit son essor, semant la dévastation sur son passage.

L’on croyait ces créatures pour ainsi dire éteintes depuis les chasses aux dragons du Névarra, et selon les témoignages, la vue de cet immense animal qui prenait son envol des Dorsales de givre était aussi majestueuse que terrifiante. Tandis qu’il mettait à sac la contrée en quête de nourriture, Divine Faustine II prononça brusquement l’ère du dragon.

Certains y ont vu un soutien à Orlaïs dans la bataille contre Férelden, car le dragon est l’une des armes du blason des Dufayel dont est issu le roi Meghren, le « roi usurpateur » de Férelden. Que ce fût ou non le cas, le dragon porta son carnage du côté orlésien des Dorsales de givre, où il fit des centaines de victimes et en contraignit des milliers d’autres à fuir vers la côte septentrionale. Les rebelles féreldiens remportèrent la bataille de la Dane, ce qui leur vaudrait leur indépendance.

Beaucoup estiment donc que ce nom est annonciateur de changements violents et radicaux qui affecteront l’ensemble de Thédas. cela reste à voir.

— Tiré du « Théologien studieux » de frère Genitivi, érudit chantriste, 9:25 du dragon.

La Couronne de Cuivre