55 – Falon’din, chalant des morts, ami des morts

« Ô Falon’Din
Lethanavir, chalant des morts
Guide mes pas, apaise mon âme,
Conduis-moi à mon repos. »

En des temps anciens, le peuple était éternel, insensible à l’âge. En lieu et place de mort, les anciens elfes s’adonnaient à l’uthenera, le « long sommeil », et arpentaient les sentiers tortueux de l’Après aux côtés de Falon’Din et de son frère Dirthamen. Ces doyens apprenaient les secrets des rêves et certains revenaient parmi les leurs, forts d’un savoir neuf.

Las, nous sommes déchus de cette immortalité. Ceux d’entre le peuple qui nous quittaient partaient arpenter à jamais l’Après avec Falon’Din. S’ils recevaient sur leur passage les enseignements de Dirthamen, ce savoir était perdu, car il les accompagnait dans l’Après et ne retournait jamais auprès du peuple.

Alors, Fen’Harel nous priva des dieux par la ruse et ceux qui nous quittaient n’eurent plus Falon’Din pour guide. Nous apprîmes à porter nos bien- aimés en leur dernière demeure munis d’un bâton de chêne pour leur éviter de trébucher au détour d’un sentier, ainsi que d’une branche de cèdre pour disperser les corbeaux Peur et Duperie, jadis serviteurs de Dirthamen, aujourd’hui privés de maître.

— D’après la tradition orale de Gisharel, Archiviste du clan dalatien Ralafeïrin.

La Couronne de Cuivre