239 – Les notes d’Avernus

La souillure nous permet de sentir la présence des engeances. Plus longtemps nous portons la souillure dans notre sang, plus elle gagne en force. Hélas, la corruption finit par submerger le Garde des ombres ; au fil du temps, elle ronge le corps et l’esprit, jusqu’à ce qu’il n’en reste rien. Mais si la progression de la souillure pouvait être ralentie, voire contenue de quelque manière ? Si le Garde des ombres pouvait croître en puissance sans que cette puissance ne vienne à le détruire ?

La cérémonie de l’Union est obscène dans son exécution. Nous absorbons l’ichor de l’engeance de la façon la plus évidente qui soit. La plupart des candidats trépassent aussitôt que la souillure se mêle à leur sang ; il s’agit d’un poison, après tout. Il doit exister un moyen d’expurger la cérémonie de l’Union, d’isoler de la corruption le véritable pouvoir que recèle le sang d’engeance.

Je peux sentir la corruption prélever son tribut sur mon corps. Je ne dois pas céder. Il reste encore tant à faire. Grâce à la magie, j’ai réussi à ralentir l’inéluctable progression de la souillure, sans pouvoir la contenir totalement. J’entends des murmures portés par les ombres, même lorsque je suis éveillé. Une voix, d’une splendeur à nulle autre pareille, qui m’appelle depuis l’abîme. Dans mes rêves, j’aperçois la Cité Noire, et je suis attiré à elle. Là réside la réponse à ma question. Qu’est donc cette souillure que nous partageons avec l’engeance ?

— Extrait des notes d’Avernus.

La Couronne de Cuivre