197 – La légende de Calenhad – chapitre premier

Avant le couronnement du roi Calenhad, Férelden n’était guère plus qu’un agrégat de tiernirs et comtés indépendants qui s’entredéchiraient à la moindre occasion.

Calenhad naquit en 5:10 des exaltés, troisième fils d’un marchand ruiné de Hautecime. Il finit par être envoyé chez un cousin éloigné, jeune chevalier désargenté nommé ser Forannan, qui fit de Calenhad son écuyer et maître-chien. La légende veut que ser Forannan et son écuyer aient été pris dans l’une des guerres intestines de l’époque, déclarée par le iarl Myrddin, seigneur puissant mais haï qui tentait de s’arroger le trône. Le propre seigneur de Forannan, un jeune iarl sot nommé Ténédor, à peine plus vieux que Calenhad, se retrouva assiégé par les forces de Myrddin dans son château, connu aujourd’hui sous le nom de Collines occidentales. Lorsque Myrrdin somma Ténédor de sortir parlementer, le jeune iarl exigea un volontaire capable de se faire passer pour lui parmi les écuyers. Calenhad s’agenouilla devant Ténédor et demanda à recevoir cet honneur.

Au grand désespoir de Ténédor et de ser Forannan, Calenhad révéla immédiatement son identité au iarl Myrrdin, ainsi que la raison de ce subterfuge. Le iarl lança qu’il comptait assassiner Ténédor ; Calenhad était-il également disposé à mourir à la place de son seigneur ? Ce dernier impressionna son auditoire en déclarant que c’était le cas. Myrrdin lui proposa alors de devenir son propre écuyer, mais Calenhad refusa en affirmant que si Myrrdin avait eu l’intention d’enfreindre le cessez-le-feu des pourparlers, il n’était pas homme d’honneur. Grands éclats de rire parmi les alliés de Myrrdin ; ce dernier, avouant que Calenhad n’avait pas tort, le laissa rentrer au château sain et sauf avant de lancer l’attaque finale.

Durant l’assaut, Ténédor et Forannan perdirent tous deux la vie. Calenhad, lui, se retrouva en combat singulier avec le iarl Myrrdin, le réduisit à sa merci devant tous ses alliés et le somma de retirer ses armées. Le iarl demanda alors qui était son suzerain, puisque son chevalier comme son seigneur était morts ; ce à quoi Calenhad rétorqua qu’il n’écoutait que son honneur, car il n’avait rien d’autre.

« Vous n’êtes pas homme connu pour votre honneur » dit Calenhad, « mais je pense que vous souhaitez l’être. Vous m’avez laissé repartir en vie, aussi vais-je vous rendre la pareille. Si nous étions plus à vivre selon l’honneur, nous en viendrions à nous faire confiance ». Sur ce, Calenhad rengaina son épée.

« Vos paroles me font prendre confiance de ma vilenie » répondit le iarl Myrrdin en s’agenouillant. Il savait désormais, lança-t-il à ses alliés, qu’il ne serait jamais roi, mais qu’il connaissait quelqu’un qui méritait de l’être. Myrrdin jura alors allégeance à Calenhad, qu’il nomma tiern et souverain des terres de Ténédor.

— Tiré de « La légende de Calenhad » de frère Herren, scribe chantriste, 8:10 des bontés.

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