105 – Les Alvars

Jadis contraints à l’exil à travers les Dorsales de givre, les Alamarri se scindèrent en trois factions : l’une s’établit dans la vallée de Férelden, une autre fut repoussée dans les terres sauvages de Korcari et la dernière s’en retourna dans les montagnes. Les Féreldiens modernes n’ont plus guère en commun avec leurs ancêtres alamarri et les Chasinds ont oublié une bonne partie de leurs traditions, mais les Alvars, eux, sont restés pratiquement inchangés depuis lors.

Pas plus que chez les Chasinds, la cohésion ne règne parmi les Alvars. Chaque tribu est livrée à elle-même et n’a de comptes à rendre qu’à son suzerain. Ils vénèrent toujours leurs propres dieux : Korth le Père des cimes, Hakkon Vintervind, la Dame des cieux ainsi que des dizaines de dieux animaux dont les étrangers ne connaissent pas le nom.

Dans les montagnes, rien ne dure. Vent et pluie finissent par venir à bout du plus solide des bastions. Les terres arables d’une année sont prises dans les glaces la suivante. Le gibier se déplace perpétuellement. Même entre eux, les Alvars ne font jamais de promesses absolues : lors d’un mariage, l’époux doit ainsi défaire un imbroglio de nœuds tandis que l’épouse chante une hymne aux dieux. Au terme du chant, le nombre de nœuds défaits correspond aux années qu’elle passera avec lui. Il n’existe aucune alliance permanente dans les Dorsales de givre, ce que le plat-pays oublie trop souvent.

— Tiré de « Férelden : folklore et Histoire » de sœur Pétrine, érudite chantriste.

La Couronne de Cuivre