172 – Flémeth

« Celui qui refuse l’évidence n’est pas moins sot que celui qui accepte le mensonge. »

À en croire la légende, le bann Conobar prit pour femme une superbe demoiselle dotée d’un talent secret pour la magie: Flémeth de Hautecime. Pendant un temps, la vie fut douce pour le couple, jusqu’à l’arrivée d’Osen, poète qui captura de ses vers le cœur de la belle.

Ils sollicitèrent l’aide des Chasinds et se cachèrent dans les terres sauvages pour échapper au courroux de Conobar. Un jour, la nouvelle leur parvint que Conobar était sur son lit de mort; sa dernière volonté était de revoir Flémeth.

Hélas, ce n’était qu’un piège que leur tendait le bann. Conobar tua Osenet emprisonna Flémeth dans la plus haute tour du château. Éperdue de douleur et rage, celle-ci invoqua ici-bas un esprit pour se venger de son époux. Mais si sa vengeance eut bien lieu, ce ne fut pas de la façon qu’elle attendait: l’esprit s’empara d’elle et en fit une abomination, créature démente et pervertie qui massacra Conobar et tous ses hommes avant de s’en retourner aux terres sauvages.

Un siècle durant, Flémeth conspira à ravir les hommes des Chasinds afin d’engendrer autant de filles monstrueuses, d’innommables entités dont la seule vue suffisait à figer le cœur d’effroi. À la tête d’une armée de Chasinds, ces sorcières de Korcari attaquèrent les tribus alammari mais furent vaincues par le héros Cormac; on dit que toutes furent brûlées, mais il se murmurent parmi les gens des terres sauvages que Flémeth, est toujours vivante quelque part dans les marais, et que ses filles et elle continuent à ravir les hommes qui ont le malheur d’approcher.

La mère de Morrigan a effectivement ravi – à la mort – les derniers Gardes des ombres au sommet de la tour d’Ishal ; mais l’identité, la nature de Flémeth reste un mystère.

À la demande de Morrigan, Flémeth a été passée par le fer. Du moins en apparence…

La Couronne de Cuivre